Cavalier vers les Fosses n° 6 - 7 des mines de Drocourt (Hénin-Beaumont)

Dès 2014, la municipalité de Steeve Briois avait des doutes sur la transformation d’une ex-voie ferrée en trame verte. Elle vient de déposer deux plaintes : l’une sur les conditions du marché public, l’autre sur la qualité de travaux réalisés… avec des matériaux pollués

En fin de conseil municipal ce jeudi, le maire a annoncé avoir engagé des poursuites judiciaires au sujet de la trame verte reliant le chemin de Noyelles à l’impasse Peuchin. En janvier 2013, l’aménagement de cette ancienne voie ferrée en voie piétonne et équestre avait été confié par la municipalité précédente à la société Valor’M. Celle-ci avait remporté le marché public pour 310 000 euros, le 8 janvier 2013. Un marché sur lequel «  nous avons eu des doutes dès notre arrivée  », rapporte Steeve Briois (FN). Il évoque notamment un courrier adressé en novembre 2011 par le dirigeant de Valor’M à Eugène Binaisse, alors maire (divers gauche) de la ville, se proposant de faire les travaux «  gratuitement  ». Une offre retoquée à l’époque.

Analyses de sols
Après des échanges avec les riverains, l’innocuité des matériaux de remblais utilisée était mise en cause. La municipalité frontiste a donc «  demandé des vérifications  » supplémentaires. Réalisées par un expert désigné par le tribunal administratif de Lille, les analyses ont révélé que les matériaux utilisés pour remblayer la voie, censés être inertes, dépassaient les seuils autorisés  : «  Elles concluent qu’il y a une véritable pollution sur ce secteur. Nos craintes ont été confirmées  », explique Steeve Briois.

La municipalité a donc déposé deux plaintes : l’une le 16 novembre, pour «  abandon de déchets et délit de dégradation de biens appartenant à autrui  », contre «  une personne  » et le liquidateur de la société Valor’M. L’autre, le 12 décembre dernier, pour «  délit d’octroi d’avantages injustifiés  », en d’autres termes pour favoritisme.

Cette plainte intervient alors que le gérant de Valor’M vient d’être condamné par le tribunal correctionnel de Béthune à un an de prison avec sursis et 2,8 millions d’euros de dommages et intérêts à verser à la commune de Billy-Montigny pour le stockage de produits polluants sur un terril qu’elle exploitait sur son territoire.