RAVeL L088A Tournai - Rumes (L88A)

Entre Tournai et le village d’Ere, l’aménagement du RAVeL a démarré ce mardi. Ce projet fait toujours polémique. Les opposants dénoncent qu’on transforme un sentier naturel en chemin asphalté et que la biodiversité en pâtisse. Des arbres doivent être abattus. Plusieurs riverains étaient présents sur place en cette première journée de chantier.

Équipé d’une chaîne métallique, un jeune homme est bien décidé à entraver les opérations, peut-on voit dans un reportage réalisé par notélé. "Je vais m’attacher à l’arbre à ma gauche pour empêcher qu’il soit abattu", explique Florent Triaille avant d’y grimper. Quelques instants plus tard, un ouvrier équipé d’une tronçonneuse viendra l’en déloger. "Il a commencé à tronçonner l’arbre où était mon fils. C’est de la folie", nous raconte Luc Triaille, son papa, en colère. "Mon fils n'a pas eu le choix. Il est descendu".

Une vingtaine d’arbres abattus
La police est intervenue pour contenir les opposants. Une dizaine de policiers, précise le Courrier de l’Escaut. Une vingtaine d’arbres sont en cours d’abattage. "Ce sont des frênes, malades et des érables, en bonne santé, eux, mais c’est une espèce colonisatrice. D’autres arbres, indigènes, plus riches pour la biodiversité, seront replantés par la suite", détaille Jean-François Letulle, échevin Écolo de la mobilité.

Une pétition avait rassemblé 2000 signataires contre ce projet de piste cyclable. Mais la Wallonie a finalement dit oui à ce tronçon. Le permis est accordé. Les riverains se plaignent de n’avoir pas été suffisamment bien informés (par affichage). Ils envisagent de faire appel devant le conseil d’État et peut-être de suspendre ce chantier. Après le 1er avril, vu la période de nidification qui commence, il n’est plus permis d’abattre des arbres.

Le permis a été obtenu la semaine dernière. Cette piste cyclo-piétonne doit relier le village d'Ere au centre de Tournai.

Le chantier de création de la piste cyclo-piétonne type "RAVeL" entre la rue Général Piron à Tournai et le au centre du village d'Ere a débuté ce mardi matin.

Le permis a été obtenu la semaine dernière. Le chantier a commencé par l'abattage des arbres et arbustes.

"Nous sommes conscients de l'émotion que pourra créer ce début de travaux mais nous souhaitons à nouveau rassurer la population", indique l'échevin de la Mobilité Jean-François Letulle. "Concernant l'abattage, tout s'est fait dans les règles, cela concerne une vingtaine d'arbres, principalement des frênes atteint de Chalarose (malade) et d'érables (espèce colonisatrice), la DNF a remis son accord et cet accord est conditionné à la replantation d'autres sujets. Une planification a été prévue en partenariat avec le Parc Naturel des Plaines de l'Escaut".

Jean-François Letulle défend ce projet. 'Rappelons qu'il participe à un grand plan cyclable à l'échelle de la commune pour connecter les villages aux faubourgs de manière sécurisée. Rappelons également que c'est un projet social car il permettra le désenclavement de la cité du Maroc pour les modes doux vers la campagne et le village d'Ere. Concernant le risque d'inondations, toutes les instances ont été consultées et il n'y a pas de risques d'accroissement de la situation initiale."

Des riverains sont opposés à ce projet. Ils dénoncent notamment le choix du tracé et son impact environnemental. Il y a un an, ils avaient organisé une marche contre ce RAVeL et en juin dernier, ils avaient manifesté leur mécontentement lors d'une séance du conseil communal de Tournai.

On n'est pas des Pigeons a écrit: Nous ne voulons pas du Ravel : des habitants prêts à tout

Les terrains de pétanque seront bien réaménagés sur le RAVeL Ere-Tournai
Mercredi, la firme chargée des travaux de la liaison cyclable entre Ere et Tournai a procédé à la démolition des terrains de pétanque. Que les “boulistes” se rassurent, deux terrains seront recréés à la fin du chantier.

"La démolition des terrains de pétanque était-elle prévue ? Depuis 24 heures, de nombreux habitants du village d’Ere déplorent ce crime de “lèse-majesté” pour les boulistes, évoquent un chantier qui saccage leurs terrains. Une preuve de plus que tout ce qui touche au futur RAVeL entre Ere et Tournai est une poudrière. L’attachement des riverains au boulodrome est réel, sans doute aussi prononcé que leur attachement au cours de tennis ou à cet écrin de verdure. Du côté de l’Hôtel de Ville, on comprend cet émoi. “On a conscience que les terrains sont très utiles à la cohésion, au lien social et à la vie quotidienne du village”, avoue Jean-François Letulle. Contrairement au cours de tennis, les travaux de la liaison cyclable nécessitent la démolition des terrains de pétanque. Le dommage collatéral fait bondir les Erois. Mais alors, démolition prévue ou démolition surprise ? “Ce n’était pas une certitude, même s’il y avait un risque de les sacrifier pour le périmètre réservé au chantier et au passage des machines. Mais c’est un sacrifice temporaire. Les terrains seront remplacés”, confirme l’échevin de la mobilité. À quel endroit ? “Probablement tout près de là où ils étaient jusqu’au début de la semaine. C’est un engagement politique et administratif.” Quant au cours de tennis, son avenir est préservé… tant qu’Ecolo reste aux manettes du dossier et qu'une solution émerge pour le relocaliser. “Notre décision est d’abandonner la prolongation jusqu’à Willemeau et de ne pas prolonger non plus par le chemin qui passe près de la ferme des Coquelicots. Mais je ne peux pas aujourd’hui garantir que la prochaine majorité suivra cette logique”, conclut Jean-François Letulle.