RAVeL L156 01 Momignies - Chimay - Itinéraire N°8 - W8

L’Arboretum n’est qu’une facette des aménagements qui foisonnent le long du RAVeL, de Momignies à Chimay. Les panneaux didactiques, les abris, les sculptures qui ornent le parcours sont autant de réalisations des nombreux acteurs qui œuvrent à ce musée à ciel ouvert.

En 2010, lorsque la Wallonie décide d’ouvrir un nouveau segment de son réseau de voie lente, le Ravel entre Mariembourg et Momignies, cela donne des idées aux naturalistes amateurs locaux. Au sein du CNABH, le cercle des astronomes et naturalistes amateurs de la botte du Hainaut, l’idée de créer un arboretum là où se situaient les anciennes gares de la ligne 156, fait son chemin. Mais ils ne s’arrêtent pas en si bon chemin puisque très vite la création de 24 mares va aussi voir le jour.

Entre Momignies et le viaduc de Blaimont, il y a 16 kms de Ravel sur lesquels des zones de plantations thématiques ont été réalisées à l’initiative notamment du CNABH dont Patrice Wuine est le responsable.

« Il y a des zones consacrées aux floraisons et feuillaisons remarquables, il y a deux zones réservées aux fruitiers, il y a une zone pour les résineux. Donc, sur ces 16 kms, vont apparaitre des zones plantées et aménagées. »

Parallèlement aux plantations des arbres, le Ravel sera longé de différentes zones humides

« Nous avons pu bénéficier l’an dernier d’une dotation européenne dans le cadre du projet LIVE . Ce projet vise à maintenir la biodiversité en Europe et particulièrement sur des espèces menacées. Nous avons ainsi détecté sur notre parcours, deux zones où des espèces sensibles ont été repérées comme le triton crêté et l’alyte accoucheur.  Cela nous permettait d’introduire notre dossier de subvention et de proposer aux autorités un réseau "bleu" que nous superposons au réseau "vert". »

Une subvention totale de 60 000 euros gérée par l’administration communale de Chimay et la DNF, a permis l'aménagement de 24 mares entre Momignies et le viaduc de Blaimont, à la frontière française.

« Le projet s’étend sur 4,5km avec des mares creusées qui pourraient s’assécher pendant les périodes chaudes, mais qui seront accueillantes pendant les périodes de reproduction. Toutes les mares sont séparées de 3 à 400 mètres, afin que les petits amphibiens puissent coloniser différents sites. »

Aujourd’hui, il reste à sécuriser ces différents points d’eau et ensuite il faudra y installer les panneaux didactiques qui permettront de faire découvrir la vie qui se cache dans ces zones.

L’arboretum accessible toute l’année
L’arboretum se situe tout au long du Ravel, il est donc ouvert à tous, toute l'année. Seuls quelques endroits situés en zones forestières seront soumis au règlement de circulation notamment en période de chasse. Mais ces zones sont plus rares.

Pour animer et entretenir cet arboretum, l’asbl CNABH peut compter sur un vaste réseaux de bénévoles et d’associations.

Il y a d’abord les administrations communales de Momignies et de Chimay, sans oublier le SPW qui a donné son accord pour l’aménagement des abords d’un réseau qui lui appartient.

« Nous pouvons aussi compter sur les associations comme l’asbl Tourisme qui nous aide pour l’entretien de l’ensemble, nous avons des associations de citoyens comme « Pour mon village » qui propose un aménagement plutôt artistique du site. Les jeunes de la section agro-environnement de l’Athénée Royal de Chimay s'occupent de la taille des fruitiers. L’Heureux Abri à Momignies, nous aide aussi pour le nettoyage. Enfin, nous avons une collaboration avec l’Institut Sainte Chrétienne de Chimay qui s’occupe de l’arrosage des fruitiers.

Des visites plus didactiques sont également organisées à Vélo tout au long du Ravel pour permettre aux enfants des écoles primaire de découvrir ce patrimoine naturel exceptionnel.

Les mares visibles également depuis le Ravel.

Les 24 mares sont toujours situées à moins de 200 mètres du Ravel. La première mare se trouve à proximité de la rue de la quarantaine et de l’Heureux abri.

« Il y a tout un défilé qui se fait le long du Ravel jusque dans les bois au verger des Hayettes. Là, nous avons pu bénéficier d'une large bande de terre de 50 à 60 mètres sur laquelle nous avons planté un verger de 75 fruitiers et nous avons également pu mettre quelques mares à cet endroit. Ce qui fait de toute cette zone un endroit assez attrayant. »

Les mares se succèdent jusqu'à Mâcon. Au Bivouac du GR125, se trouvent la plupart des mares destinées à la reproduction de l’alyte accoucheur, un amphibien hors norme puisque c’est lui qui va porter les oeufs que sa femelle lui aura confié, jusqu’à la mare de reproduction.

« Il y a aussi le triton crêté qui vient dans l’eau au moment de la reproduction. Les mares leur sont donc très utiles. A d’autres moments, ils peuvent déserter le secteur. Toutefois, nous avons quand même prévu dans chaque mare un trou de survie où il y aura toujours de l’eau pour les espèces qui en ont besoin. »

Si vous avez envie de découvrir ce patrimoine naturel si proche de chez vous, toutes les informations sont disponible sur www.cnabh.be ou sur la page Facebook du cercle : https://www.facebook.com/groups/433396696842152

Depuis quelques semaines, les utilisateurs du Ravel entre Momignies et Chimay peuvent profiter de toilettes sèches, à hauteur de Villers-la-Tour.

Le plus beau Ravel de Wallonie, entre Momignies et le viaduc de Blaimont à Virelles, bénéficie sans cesse de nouveaux aménagements, sous l’impulsion des Cercles des Naturalistes et Astronomes de la Botte du Hainaut et des amis de l’Arboretum 156. En partenariat avec la Ville de Chimay, explique Patrice Wuine, coordinateur de l’arboretum, nous venons d’installer des toilettes sèches dernier cri, grâce à un soutien financier de la Fondation Roi Baudouin\". La question de toilettes publiques, le long de voies de randonnées comme le Ravel ou les GR (sentiers de grande randonnée), reste épineuse, les autorités publiques craignant une utilisation inadéquate et une surcharge d’entretien pour leurs agents. "Nous visions ainsi un modèle qui doit limiter au maximum les interventions nécessaires", explique Patrice Wuine. L’espace sanitaire de Villers-la-Tour est ainsi installé sur une fosse, dont la capacité doit permettre plusieurs années d’utilisation avant d’être saturée. La maintenance consiste ainsi uniquement à s’assurer que la réserve de copeaux de bois, qui remplace la chasse d’eau pour les toilettes sèches, soit suffisante. La pérennité de ce service au public, autant que son déploiement possible à travers le nouveau parc national de l’Entre-Sambre-et-Meuse, dépendra bien entendu du civisme des passants et de son usage adéquat. Le CNABH, qui a rejoint les partenaires du parc national, déborde toujours d’idées pour aménager les abords du Ravel 156 et le patrimoine à proximité. Après les toilettes sèches, le cadran solaire à Blaimont et la restauration complète du lavoir de la Kertchenne à Momignies, c’est un ensemble de sept nouvelles sculptures monumentales, intitulé "L’envol" et signé par l’artiste Jean-Claude Dresse, qui sera très prochainement installé sur le Pont Mineur entre Villers-la-Tour et Saint-Remy.