La Wallonie a sauté dans le train du cyclotourisme

à vélo Un tourisme doux et lucratif

Si la Wallonie a décidé de prendre en marche le convoidu cyclotourisme (avec un temps de retard sur nos voisins), c'est bien entendu pour permettre aux citadins d'aérer leurs poumons encrassés et à tous de découvrir les beautés de la belle Région, mais c'est aussi pour les retombées économiques de ce tourisme doux de plus en plus prisé. Selon une étude réalisée sur l'itinéraire « La Loire à vélo », le plus connu de France (800.000 cyclistes par an), chacun des 800 km de l'itinéraire rapporterait 27.900 euros par an. Et chaque cyclotouriste dépense sur le territoire entre 65 et 105 euros par jour.
« On sait qu'un touriste à vélo dépense deux fois plus qu'un touriste classique », explique Stéphanie Villance (commissariat général au tourisme). «En Alsace poursuit Pierre Labadie (Tourisme Champagne-Ardenne), il passe un million de cyclotouristes sur la portion de l'Eurovélo 5, En moyenne chacun dépense 60 à 70 euros par jour. S'ils ne représentent que 10 % des passages, les cyclistes de plusieurs jours représentent 50 % du chiffre d'affaires. »

Des sous, un label
La Wallonie n'a pas encore étudié les retombées du cyclotourisme sur son économie. «Mais on se doute qu'il en va de même chez nous, souligne Chantal Jacobs, « madame vélo » en Wallonie. En avril 2017, un tour-opérateur hollandais nous a signalé avoir vendu plus de 500 séjours vélos en Wallonie auprès de ses clients hollandais. C'est révélateur de l'intérêt porté à notre région. » Selon les chiffres officiels, un touriste sur cinq découvre la Wallonie à vélo et/ou à pied. C'est le cas pour un tiers de la clientèle belge francophone dont la dépense individuelle est en moyenne de 60 euros par jour.
C'est aussi le cas d'un Flamand sur trois et d'un Néerlandais sur cinq. Dépense quotidienne du touriste flamand : 83 euros par jour ; 58 euros pour le Hollandais. La qualité de l'infrastructure est primordiale, reconnaissent les experts.
Mais l'accueil des touristes, la création de véritables « produits touristiques » est un must. Equivalent du label français «Accueil vélo », le label wallon « bienvenue vélo » a été créé en 2011. Il attire désormais 540 établissements, témoigne Stéphanie Villance. Il y a là de l'horeca, des hôtels, chambres d'hôtes, gîtes, lieux de visite, offices du tourisme... Une offre qui devrait se compléter à mesure du succès grandissant du tourisme à vélo.
Les prochaines journées du patrimoine, en Wallonie, les 9 et 10 septembre auront pour thème « Voies d'eau, de terre, de fer. Ravel et patrimoines ». L'idée est d'encourager l'accès aux lieux de patrimoine par une mobilité « durable ». Et de mettre en valeur le réseau de voies vertes.

Ravel, allegro ma non troppo
Le Ravel (réseau autonome de voies lentes), c'est déjà une vieille histoire : 20 ans déjà en 2015. Aujourd'hui, ce réseau de chemins réservés aux piétons, cyclistes, cavaliers, personnes à mobilité réduite compte plus de 1.380 kilomètres, dans la toute grande majorité sur d'anciennes voies de chemin de fer et sur des chemins de halage (quelques kilomètres sur des chemins forestiers).
« La Wallonie dispose d'un pourcentage de voies vertes qu'envient nos voisins», sourit Chantal Jacobs, manager vélo régional. Objectif pour 2019, a annoncé le ministre des Travaux publics Maxime Prévot (CDH) : 1.700 km. Entre 2015 et 2019, 32 millions seront consacrés à l'avancement du réseau. Les priorités : « Réaliser les chaînons manquants et des itinéraires de liaison, asphalter les tronçons en pré-Ravel et baliser», poursuit Jacobs.
« Près de 8,5 millions ont été investis en 2016 sur le Ravel et la signalisation des itinéraires régionaux et internationaux, indique François Leruth, coordinateur Ravel à l'administration wallonne; 8 millions sont prévus au budget 201Z » Il reste en effet du travail, tant pour étendre le réseau que pour relier ses « morceaux », parfois très épars. Par ailleurs, la question du balisage des itinéraires est essentielle.
Un bon balisage permet de concevoir des itinéraires, même sans devoir disposer d'une infrastructure propre. On passe dans ce cas par des routes à fréquentation minimale (moins de 1.000 véhicules par jour, voire moins), en s'aidant éventuellement des points-noeuds. En attendant, le site du Ravel a attiré plus de 237.000 visites pour sa première année d'exploitation, entre le 1" mai 2016 et le 30 avril 2017. On y trouve les itinéraires mis à jour, les annonces de perturbations et de travaux, des tracés pour GPS, une carte interactive et la possibilité de commander des cartes papier gratuites.

velo-ravel.net a écrit:
En attendant, le site du Ravel a attiré plus de 237.000 visites pour sa première année d'exploitation, entre le 1" mai 2016 et le 30 avril 2017.

Il y en a pour tous les goûts

Aux itinéraires à longue distance (plus de 1.500 km), au Ravel (plus de 1.300 km) et aux points-nœuds en plein développement
(plus de 3.200 km), il faut ajouter en Wallonie 227 circuits VTT (4.654 km) et les 825 km de circuits VTC (vélo tout chemin) reconnus officiellement.