Pourquoi les Pays-Bas sont-ils plus ouverts aux vélos que la France ?
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Pourquoi les Pays-Bas sont-ils plus ouverts aux vélos que la France ?
Aller au travail à vélo. L’idée a sûrement effleuré l’esprit de plus d’un Français alors qu’il était pris dans les embouteillages ou en cas de blocage des transports. Pourtant, seuls 3% des Français franchissent ce cap au quotidien, au contraire de nos voisins néerlandais qui sont pas moins de 23% à utiliser une bicyclette pour se rendre sur leur lieu de travail. Pire même, 60% des Français aimeraient se déplacer en vélo mais considère cette pratique comme dangereuse.
Une perception différente
Et si le manque d’engagement des Français venait de leur perception du vélo ? Pour Stein Van Oosteren, représentant de l’ambassade des Pays-Bas, "le vélo n’est pas considéré comme un moyen de déplacement mais comme un loisir" en France.
Ainsi, si on recherche des images qui illustrent le mot "fietzer" ("cycliste" en néerlandais) dans des moteurs de recherche, on peut y voir des femmes, hommes, personnes âgées dans différentes situations du quotidien. Par contre, si on répète l’expérience en recherchant "cycliste", on trouvera des images "d’hommes en lycra, entre 30 et 40 ans, sportifs, en train de faire du vélo de course", explique l’ardent défenseur du vélo.
Un engagement du gouvernement hollandais
Pour Stein Van Ostern, la situation des Pays-Bas serait différente parce que tout y est fait pour "donner envie aux gens de faire du vélo". En effet, depuis 45 ans, la Hollande est en train de mettre en place des pistes cyclables. "C’est une décision politique des années 70 du gouvernement des Pays-Bas, qui a considéré qu’il fallait prendre l’indépendance par rapport au pétrole", toujours selon le spécialiste.
Mais alors qu’attend la France ? Peut-être une stricte application de la loi Laure, qui date de 1996 et qui devait permettre d’aménager l’espace public pour les cyclistes. Chaque commune doit, par exemple, mettre en place un itinéraire pour les cyclistes à chaque fois qu’une route est refaite. Selon Stein Van Oosteren, pas de doute, "si cette loi était vraiment bien appliquée, aujourd’hui, nous aurions la même situation qu’aux Pays-Bas : sur chaque route, une piste cyclable où vous pouvez circuler en sécurité.".
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Ainsi, si on recherche des images qui illustrent le mot "fietzer" ("cycliste" en néerlandais) dans des moteurs de recherche, on peut y voir des femmes, hommes, personnes âgées dans différentes situations du quotidien. Par contre, si on répète l’expérience en recherchant "cycliste", on trouvera des images "d’hommes en lycra, entre 30 et 40 ans, sportifs, en train de faire du vélo de course", explique l’ardent défenseur du vélo.
Un engagement du gouvernement hollandais
Pour Stein Van Ostern, la situation des Pays-Bas serait différente parce que tout y est fait pour "donner envie aux gens de faire du vélo". En effet, depuis 45 ans, la Hollande est en train de mettre en place des pistes cyclables. "C’est une décision politique des années 70 du gouvernement des Pays-Bas, qui a considéré qu’il fallait prendre l’indépendance par rapport au pétrole", toujours selon le spécialiste.
Mais alors qu’attend la France ? Peut-être une stricte application de la loi Laure, qui date de 1996 et qui devait permettre d’aménager l’espace public pour les cyclistes. Chaque commune doit, par exemple, mettre en place un itinéraire pour les cyclistes à chaque fois qu’une route est refaite. Selon Stein Van Oosteren, pas de doute, "si cette loi était vraiment bien appliquée, aujourd’hui, nous aurions la même situation qu’aux Pays-Bas : sur chaque route, une piste cyclable où vous pouvez circuler en sécurité.".
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Re: Pourquoi les Pays-Bas sont-ils plus ouverts aux vélos que la France ?
Il y a du progrès: depuis le 14 septembre 2018, la France a son plan national "vélo et mobilités actives".
Un plan que réclamait depuis longtemps l'association des cyclistes français (FUB), et qui marque une étape importante dans la reconnaissance hexagonale du vélo comme mode de déplacement. Avec un objectif ambitieux : 9% de déplacements à vélo en 2024.
Voici les mesures phares de ce plan :
1. Un fonds national d'un montant de 350 millions d'euros (sur 7 ans)
Ce fonds national ''mobilités actives" peut sembler modeste (50 millions par an, dilués sur toute la France) mais c'est un premier pas intéressant. Il vise à soutenir, dès 2019, les projets de création d’axes cyclables via les collectivités locales. Il ciblera non seulement les discontinuités d’itinéraires, mais aussi les sas vélo aux feux, les doubles sens cyclables sur l’ensemble de la voirie urbaine en agglomération, etc.
2. Un apprentissage systématisé du vélo avant l’entrée au collège
Cette mesure devrait contribuer au développement d'une culture vélo dès les plus jeune âge. La FUB s’inquiète néanmoins de la mise en place pratique de ce dispositif, les moyens n’étant pas forcément disponibles au niveau du ministère de l’Éducation nationale.
Cela fait aussi partie d'un ensemble plus large de mesures, comme les plans de mobilité scolaires, et la prescription d’activité physique sous forme d'heures de marche ou de vélo, dont on attend de connaître les modalités concrètes.
3. La mise en place d'un marquage généralisé des vélos
Cette mesure fait partie d'un plan plus global de lutte contre le vol. Il ne s'agira pas d'une "carte grise" ou d'une "immatriculation des vélos", contrairement aux rumeurs qui ont enflammé les réseaux sociaux, mais plutôt d'identifier chaque vélo en France via un numéro unique, inscrit dans un registre national centralisé, avec les coordonnées de son propriétaire. Dans un premier temps, seuls les vélos neufs seront concernés, ensuite les vélos d'occasion.
Cette mesure permettra un contrôle policier plus efficace et compliquera la revente d'un vélo volé. Cela va amplifier le travail que la FUB a déjà entamé depuis 2004 avec son Bicycode (400.000 vélos déjà marqués). Cet effort, dans l'idéal, devrait être prolongé au niveau européen.
4. Une indemnité vélo pouvant aller jusqu’à 400 euros par an
Concernant la mise en place de mesures fiscales incitatives, c'est la création d’un forfait mobilité durable pour tous les salariés d’ici 2020 qui retient le plus l'attention. Cette indemnité sera de 200 €/an pour les salariés (400 €/an pour les fonctionnaires). Elle simplifie les choses car elle n'est plus proportionelle au nombre de kilomètres parcourus. Le seul hic, mais de taille, reste toutefois son caractère facultatif pour les entreprises.
Du côté des vélos électriques, le dispositif actuel de prime s'est révélé assez restrictif et devrait être assoupli.
Faut-il se réjouir de tout ceci ?
Oui bien sûr mais, comme le signale la FUB, le vélo est au centre d'un système. Pour qu'il se développe bien, il faut que tous les éléments de ce système soient traités par l'État (ce qui n'est pas encore le cas) :
Pour conclure, on notera aussi que ce plan est le résultat d'une mobilisation forte depuis plus d'un an, via la plateforme "Parlons Vélo" orchestrée la FUB, pour obtenir un plan vélo "sincère et financé" de l'État. La pression citoyenne reste dont bien indispensable, et elle porte ses fruits !
(https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/grands-axes-du-plan-velo-et-mobilites-actives)
Un plan que réclamait depuis longtemps l'association des cyclistes français (FUB), et qui marque une étape importante dans la reconnaissance hexagonale du vélo comme mode de déplacement. Avec un objectif ambitieux : 9% de déplacements à vélo en 2024.
Voici les mesures phares de ce plan :
1. Un fonds national d'un montant de 350 millions d'euros (sur 7 ans)
Ce fonds national ''mobilités actives" peut sembler modeste (50 millions par an, dilués sur toute la France) mais c'est un premier pas intéressant. Il vise à soutenir, dès 2019, les projets de création d’axes cyclables via les collectivités locales. Il ciblera non seulement les discontinuités d’itinéraires, mais aussi les sas vélo aux feux, les doubles sens cyclables sur l’ensemble de la voirie urbaine en agglomération, etc.
2. Un apprentissage systématisé du vélo avant l’entrée au collège
Cette mesure devrait contribuer au développement d'une culture vélo dès les plus jeune âge. La FUB s’inquiète néanmoins de la mise en place pratique de ce dispositif, les moyens n’étant pas forcément disponibles au niveau du ministère de l’Éducation nationale.
Cela fait aussi partie d'un ensemble plus large de mesures, comme les plans de mobilité scolaires, et la prescription d’activité physique sous forme d'heures de marche ou de vélo, dont on attend de connaître les modalités concrètes.
3. La mise en place d'un marquage généralisé des vélos
Cette mesure fait partie d'un plan plus global de lutte contre le vol. Il ne s'agira pas d'une "carte grise" ou d'une "immatriculation des vélos", contrairement aux rumeurs qui ont enflammé les réseaux sociaux, mais plutôt d'identifier chaque vélo en France via un numéro unique, inscrit dans un registre national centralisé, avec les coordonnées de son propriétaire. Dans un premier temps, seuls les vélos neufs seront concernés, ensuite les vélos d'occasion.
Cette mesure permettra un contrôle policier plus efficace et compliquera la revente d'un vélo volé. Cela va amplifier le travail que la FUB a déjà entamé depuis 2004 avec son Bicycode (400.000 vélos déjà marqués). Cet effort, dans l'idéal, devrait être prolongé au niveau européen.
4. Une indemnité vélo pouvant aller jusqu’à 400 euros par an
Concernant la mise en place de mesures fiscales incitatives, c'est la création d’un forfait mobilité durable pour tous les salariés d’ici 2020 qui retient le plus l'attention. Cette indemnité sera de 200 €/an pour les salariés (400 €/an pour les fonctionnaires). Elle simplifie les choses car elle n'est plus proportionelle au nombre de kilomètres parcourus. Le seul hic, mais de taille, reste toutefois son caractère facultatif pour les entreprises.
Du côté des vélos électriques, le dispositif actuel de prime s'est révélé assez restrictif et devrait être assoupli.
Faut-il se réjouir de tout ceci ?
Oui bien sûr mais, comme le signale la FUB, le vélo est au centre d'un système. Pour qu'il se développe bien, il faut que tous les éléments de ce système soient traités par l'État (ce qui n'est pas encore le cas) :
Pour conclure, on notera aussi que ce plan est le résultat d'une mobilisation forte depuis plus d'un an, via la plateforme "Parlons Vélo" orchestrée la FUB, pour obtenir un plan vélo "sincère et financé" de l'État. La pression citoyenne reste dont bien indispensable, et elle porte ses fruits !
(https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/grands-axes-du-plan-velo-et-mobilites-actives)
Re: Pourquoi les Pays-Bas sont-ils plus ouverts aux vélos que la France ?
joverwimp a écrit:
Un engagement du gouvernement hollandais
Pour Stein Van Ostern, la situation des Pays-Bas serait différente parce que tout y est fait pour "donner envie aux gens de faire du vélo". En effet, depuis 45 ans, la Hollande est en train de mettre en place des pistes cyclables. "C’est une décision politique des années 70 du gouvernement des Pays-Bas, qui a considéré qu’il fallait prendre l’indépendance par rapport au pétrole", toujours selon le spécialiste.
Tout à fait et ça se voit au niveau des infrastructures urbaines. On observe bien une cohérence sur tout le territoire. Les infrastructures sont très sensiblement les mêmes partout.
Chez nous, d'une commune à l'autre, c'est souvent très différents. Rien qu'un petit exemple, les barrières sur les RAVeLs !!!????
Quelle place pour le vélo dans la présidentielle?
Découvrez les avis de sept candidats à la présidence (sur douze): https://elections.parlons-velo.fr/2022/presidentielle
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