Parlement wallon séance plénière du 23 mai

QUESTION DE M. MOUYARD À M. DI ANTONIO, MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS, DE
L’AGRICULTURE, DE LA RURALITÉ, DE LA NATURE, DE LA FORÊT ET DU PATRIMOINE, SUR « LE
PARADOXE DU DÉVELOPPEMENT DU RAVEL EN WALLONIE »
M. le Président. - L'ordre du jour appelle la question de M. Mouyard à M. Di Antonio, Ministre des Travaux
publics, de l’Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine, sur « le paradoxe du développement
du RAVeL en Wallonie ».
M. Antoine, Ministre du Budget, des Finances, de l’Emploi, de la Formation et des Sports répondra en lieu et place
de M. Di Antonio, Ministre des Travaux publics, de l’Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du
Patrimoine.
La parole est à M. Mouyard pour poser sa question.
M. Mouyard (MR). - Merci Monsieur le Président. Monsieur le Ministre, j'aimerais vous interroger sur ce que je
qualifierai de paradoxe ...
M. le Président. - Je rappelle que nous sommes au parlement, Monsieur Mouyard.
M. Mouyard (MR). - Est-ce à moi que vous vous adressez ? Ai-je dit quelque chose de mal ?
M. le Président. - Continuez, Monsieur Mouyard.
M. Mouyard (MR). - Excusez-moi Monsieur le Président. Je n'ai pas compris la remarque, mais soit.
Donc, ce que j'ai appelé le paradoxe en matière d'évolution d'aménagement du RAVeL en Wallonie – et un article a
récemment fait état, justement, de ce paradoxe puisque, dans les plus belles années, aux alentours de 2007-2008, on
pouvait compter dans le budget de la Région wallonne plus ou moins 15 millions d'euros pour construire le RAVeL -,
c'est que nous sommes, à l'heure actuelle à un peu plus de 6 millions d'euros budgétisés pour pouvoir continuer la
construction dudit RAVeL. Le problème, c'est que, bien qu'il y ait eu la mise en place de cette voirie à plusieurs
endroits, le maillage est loin d'être complété ; il reste encore des trous à certains endroits. On voit que le dossier
n'avance pas.
C'est d'autant plus dommageable que, récemment, une étude européenne démontrait qu'à peu près 3 % des
retombées économiques liées au tourisme se faisaient à travers le tourisme à vélo. Cela représente, au niveau de
l'Europe, 54 milliards d'euros. Donc, ce n'est quand même pas rien ! Certains pays l'ont compris, comme, notamment, la
France et l'Allemagne qui ont carrément mis en place des organismes plutôt nationaux pour aider à la mise en place de
ce tourisme qui peut avoir des retombées, comme je le disais, très intéressantes pour ces pays.
Je ne comprends pas bien l'évolution du dossier au niveau de la Wallonie parce que, dès lors que le travail est loin
d'être fini, on a l'impression qu'en plus, on régresse.
J'avais déjà interrogé votre collègue, M. le Ministre Henry, il y a de cela quelque temps par rapport au noeud qui
pourrait venir en complément du réseau de RAVeL. Il m'avait annoncé un certain nombre de choses, mais je vois que
cela n'avance pas beaucoup. Finalement, on serait une des rares régions européennes où le tourisme en vélo – alors que,
dans l'Olivier, le parti Ecolo a quand même une part importante – n'a pas la place qu'il devrait avoir. L'article le dévoile,
raison pour laquelle, aujourd'hui, je me permets de vous poser la question.
P.W.- C.R.A. N° 17 (2011-2012) - Mercredi 23 mai 2012 10
M. le Président. - La parole est à M. le Ministre Antoine.
M. Antoine, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports, en lieu et place de M. Di
Antonio, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine. -
Monsieur le Président, chers collègues du gouvernement, du parlement, d'abord, je vous transmettrai les excuses de mon
collègue Carlo Di Antonio, retenu par une mission. Cela me vaut le plaisir, à vrai dire, Monsieur Mouyard, de vous
répondre.
Convenez avec moi que 1 270 km de RAVeL aménagés, à l'échelle d'une Région wallonne, c'est fabuleux ! Il faut
pouvoir comparer les distances. Vous évoquez un investissement français à l'échelle d'un très grand pays. Je viens de
vous indiquer les 1 270 km. Cela, rappelons-le, nous le devons à l'initiative de M. Lebrun parce que c'est lui qui avait
lancé, en 1987, ce beau projet du RAVeL. C'est donc dire, je veux vous le confirmer, Monsieur Mouyard, si cela tient à
coeur particulièrement non seulement à M. Di Antonio mais également ...
Vous avez évoqué des chiffres ; je voudrais les nuancer. Là, je prends ma casquette de ministre du budget pour
appuyer les propos du ministre des travaux publics. Depuis 2009, nous tournons aux alentours de 6,5 millions d'euros de
crédit. À cela s'ajoute un million d'euros dégagé par notre collègue, M. le Ministre Henry, pour le schéma cyclable en
Wallonie ; ce qui fait 7,5 millions d'euros. À cela s'ajoutent les nouvelles prescriptions fixées, que ce soit par M. le
Ministre Di Antonio, mais plus encore par son prédécesseur, d'intégrer dans la rénovation des voiries régionales la
présence de pistes cyclables. Cela explique qu'il y a eu, çà et là, un certain nombre de mutations et de transferts
financiers. Je me réjouis qu'à l'avenir, chaque fois que l'on doit transformer une route régionale, le réflexe « piste
cyclable » y soit intégré.
Enfin, vous évoquez l'absence de projet. Rien n'est plus faux. Les deux priorités du Ministre Di Antonio, ce sont
d'abord les chaînons manquants car il y a un certain nombre de RAVeL qui, pour des raisons urbanistiques,
environnementales, contraintes, contestations de riverains ou de voisins, n'ont pas pu avancer au rythme que l'on
souhaitait et il souhaite y pourvoir. D'autre part, ce sont des liaisons, y compris internationales, pour le Luxembourg ou
encore dans la Botte du Hainaut, entre Chimay et Mâcon. Vous voyez que nous allons sortir de la Wallonie pour nous
inscrire dans un maillage européen des voies lentes, ce qui démontre à suffisance notre intérêt.
Enfin, vous évoquez un office de promotion. Il faudrait ici saluer le travail remarquable d'Adrien Joveneau et de
l'émission « Le Beau vélo de RAVeL » – comme ministre des sports, je la soutiens – pour participer chaque semaine à la
valorisation de ce RAVeL. Si vous n'en êtes pas convaincu, Monsieur Mouyard, une petite balade le dimanche, et vous
verrez le grand nombre de cyclistes de loisir, d'amateurs ou autres, qui circulent sur nos voies lentes.
M. le Président. - La parole est à M. Mouyard.
M. Mouyard (MR). - Monsieur le Ministre, merci pour votre réponse. Je vous rassure de suite, je suis un grand
adepte des balades à vélo le week-end. J'ai d'ailleurs un RAVeL qui passe derrière chez moi. Simplement, un petit
problème, c'est qu'en 2009, ma collègue, Mme Cassart-Mailleux, interrogeait le prédécesseur de M. le Ministre Di
Antonio, votre président de parti, M. Lutgen. Lundi 9 novembre 2002, le Ministre Lutgen annonçait dans sa réponse
qu'il y avait 1 270 km de réseaux RAVeL en Wallonie. Nous sommes maintenant en 2012, et vous m'annoncez qu'il y a
toujours 1 270 km de réseaux RAVeL en Wallonie. Dix ans plus tard ! Vous essayez de me convaincre qu'il y a eu plein
de projets et que tout va bien. M. le Ministre Di Antonio vient de se plaindre justement de l'éclatement des compétences
en la matière.