Canal de condé

Les voies navigables n’ont rien d’un long fleuve tranquille : alors que quelques rares tronçons sont taillés pour les grands convois de 9.000 tonnes, certains sont restés aux normes du début du siècle et ne peuvent laisser passer les transporteurs qui font plus de 300 tonnes. Bref, une différence de gabarits qui perturbe les investisseurs et qui empêche le transport fluvial de gagner en compétitivité face au rail et à la route.
A ce jour, 450 millions ont été injectés dans le maillage fluvial wallon permettant la réalisation de travaux pour le passage de plus grands charrois entre les ports wallons bien sûr mais aussi, par exemple, entre la France et les Pays-Bas.
Car l’enjeu est économique (près de 400 sociétés sont installées sur les terrains portuaires régionaux) mais aussi écologiques : alors qu’un bateau n’émet que 30 grammes de CO2 par tonne transportée et par kilomètre, un camion en produit trois fois plus. Les nuisances sonores et les risques d’accidents sont infiniment inférieurs à ceux que présentent les transports par rail et surtout par route. Malgré ces avantages, les bateaux ne transportent que 13,3 % du fret wallon contre 12,9 % pour les chemins de fer et 73,8 % pour les camions.
La modernisation de notre réseau fluvial devrait permettre de supprimer le passage de 500.000 camions de 30 tonnes par an sur l’autoroute E42 à partir de 2020.
Pierre Tachenion est intervenu en Commission du Parlement wallon pour interroger le Ministre Di Antonio afin de connaître la stratégie développée par le Gouvernement depuis le début de la législature et l’avancement du plan intégré « transport et logistique » pour la Wallonie, garantissant la cohérence territoriale, économique, sociale, environnementale et budgétaire prévu par la Déclaration de politique régionale.
Concernant le transport fluvial des marchandises, le député Pierre Tachenion a souhaité connaître les différentes actions mises en œuvre visant à favoriser les aménagements des zones portuaires et des zones d’activités économiques le long des voies navigables afin d’attirer des investisseurs qui utilisent la voie d’eau.
Pierre Tachenion a également demandé au Ministre Di Antonio de faire le point sur les travaux de réouverture du canal Condé-Pommeroeul suite à la signature d’une convention franco-wallonne et l’envoi de 2 courriers aux autorités françaises.
Le Ministre des Travaux Publics a précisé que l’enquête publique coté français et la déclaration d’utilité publique avaient déjà été réalisées. La signature d’une loi sur l’eau et d’un arrêté-installation devrait survenir en janvier 2013 et mars 2013 afin d’avoir une réouverture du canal au second semestre de 2016. La Wallonie effectuera pour sa part les travaux de remise en état des écluses d’Hensies et Pommeroeul en 2014.
Pierre Tachenion s’est dit rassuré que la Wallonie s’engage à honorer les travaux du canal Seine-Escaut qui lui incombe malgré les doutes planant sur la mise en œuvre des travaux coté français.

velo-ravel.net a écrit:Ceux qui suivent un peu ce forum et en particulier les voies le long de canaux connaissent le projet Nord-Seine-Europe.

Donc il y a fort à parier que cette voie changera d'apect d'ici là.

http://www.velo-ravel.net/2010/2010-04-17_Canal_conde.htm

Le canal Condé-Pommeroeul rouvert en 2016

http://www.ps-mons-borinage.be/index/2012/11/le-canal-conde-pommeroeul-rouvert-en-2016/

Trente ans après l’arrêt de la navigation, le canal Condé - Pommerœul est l’objet de toutes les attentions des Voies navigables de France et de la Belgique. Les premiers travaux de désenvasement ont commencé il y a trois semaines, pour une ouverture à la fin 2022. Un appel d’air (et d’eau!).

Même 30 ans après la fin de la navigation sur le canal Condé - Pommerœul, il va falloir être patient. En ce moment, les travaux effectués du côté de l’écluse de Fresnes-sur-Escaut, se font « à la petite cuillère ». C’est Manuel Philippe, des Voies navigables de France (VNF), qui nous livre cette version imagée.
« Pendant presque une année, jusqu’à l’été prochain, explique le technicien, c’est comme si on allait en barque pour creuser avec une petite cuillère. » Pas assez de fond, de tirant d’eau, pour que le bateau et la barge de désenvasement naviguent à leur guise. Trente ans que les sédiments s’accumulent, depuis la fermeture du canal à la circulation fluviale.

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C’était déjà pour un « envasement massif et soudain » que le canal avait été fermé, en 1992. Le développement urbain et industriel des années 1970-80, sans véritable limitation des rejets, est à l’origine de cet envasement. « Ce constat a été fait dès la fin des années 1980. » Côté belge, on a reconnu les responsabilité et apporté « des garanties solides: désormais, ces apports sont surveillés ».

Trente ans, c’est le temps qu’il a fallu pour financer les 67 millions de travaux et obtenir toutes les autorisations, des deux côtés de la frontière franco-belge. Les études ont duré jusqu’en 2007, le Grenelle de l’Environnement a rebattu les cartes, il a fallu améliorer le projet.
400.000m³

Les ouvriers vont enlever un peu plus d’un million de mètres cubes de sédiments (vase, argile, limon), pour retrouver le profil du canal de la fin des années 1980. Il faudra ensuite l'adapter aux nouveaux bateaux: plus de fond, plus de largeur. Pas moins de 400.000 m3 de « terres franches » à retirer. Les péniches font désormais 3.000 tonnes, créent plus de remous.

Des roches seront posées sur des berges aménagées en pente douce. « C’est moins cher », indique Manuel Philippe, « durable, ça permet de développer une richesse plus importante en termes de biodiversité. »

Faut-il le rappeler, ce projet se veut écolo. « Un bateau de 3.000 tonnes, c’est 150 camions en moins sur la route. » Et la restauration de ce petit canal permet aux bateliers de gagner une demi-journée de navigation.
« L’attente est forte »

Vingt-sept hectares de zone naturelle vont être reconstitués, les berges seront refaites: « C’est une opportunité pour les habitants de se réapproprier un secteur auquel on a tourné le dos depuis trente ans.

Les sentiers n’étaient pas tracés, la végétation trop dense. » Et Manuel Philippe d’imaginer: « On pourra se promener, prendre un café après une rando. » Et de nouveau regarder passer les péniches. En 2022 donc.