voie verte du pévèle et voie verte du sucre (PP)

velo-ravel.net a écrit:http://nord-decouverte.fr/wp-content/uploads/2015/09/itineraire-voie-verte-du-Pevele-nord-decouverte.pdf

Remise en état et en valeur par le Département il y a cinq ans, la Voie verte, qui chemine à travers la Pévèle, s’est vite avérée comme un des plus beaux chemins de promenade de la région. Une voie appréciée par les promeneurs et les sportifs de plus en plus nombreux à la fréquenter.

Si son revêtement avait très bien résisté jusque-là, les intempéries du printemps 2016 l’ont endommagé en de nombreux endroits (Mons-en-Pévèle, Bersée). L’agglomérat s’est désolidarisé formant des rigoles, premiers signes de dégradations qui nécessitent de la part du Département, son propriétaire, des réparations.

« Surpris, les chevaux peuvent partir au grand galop et risquer des accidents… »

Son utilisation est aussi de plus en plus dévoyée par le passage de moto-cross ou de quads comme l’attestent les larges et profondes empreintes dans le sol fragilisé. Ce qui n’arrange en rien l’affaire. Les habitués en croisent de plus en plus souvent.

Si auparavant c’était la ligne du train du PP (reliant Pont-à-Marcq à Pont-de-la-Deûle), elle exclut dorénavant tout engin motorisé. Aurélie et Ophélie, deux cavalières, insistent sur le danger : «  Les chevaux ne voient pas et n’entendent pas pareil que nous. Surpris, ils peuvent partir au grand galop et risquer des accidents…  ».
Poteaux à terre

Un groupe d’habitués témoigne aussi : «  Ils (les motards) sont indécrottables(!) et ont toujours les mêmes réponses : «On ne fait pas de mal» ou «On n’a pas vu les panneaux» . ». À ce sujet, s’il est impossible d’en mettre un à chaque croisement de chemins qui coupent la voie, certains poteaux, installés aux intersections avec les routes, sont tombés, et n’ont pas été remis en place. Parfois même ils ont été enlevés.

En attendant que les services départementaux interviennent, on peut suggérer aux motards de troquer leurs engins pour des vélos qui leur feront apprécier le paysage, et ressentir l’intérêt de garder en bon état ce chemin si bucolique. Ou bien faudra-t-il en venir aux verbalisations pour la protéger ainsi que ses promeneurs ?

Sur les traces du PP, ce train qui reliait Pont-à-Marcq à Pont-de-la-Deûle (1/2)
Fin juillet, la gare de Pont-de-la-Deûle (Flers-en-Escrebieux) a été rasée. Elle était une des initiales du « PP ». Dix gares jalonnaient cette ancienne ligne ferroviaire. Que sont-elles devenues ? Suivez-nous, on vous embarque !

Inaugurée en 1896, la voie ferrée construite par la Compagnie des Chemins de fer du Nord serpente en Pévèle avant de plonger vers le Douaisis. Compte tenu des nombreuses haltes et franchissements de passages à niveau, il fallait 1 h 30 en moyenne pour rallier les deux terminus.

Le train transportait des marchandises et des personnes, l’activité redoublait à la saison des récoltes de betteraves, qui arrivaient chez Béghin à Thumeries. Un terrible accident fit 24 victimes en 1948, dont de nombreuses « Béghinettes », ces jeunes ouvrières qui l’utilisaient quotidiennement.

Toutes les gares datent probablement de 1896 et ont la même structure, bien reconnaissable : une partie avec un quai relevé, et une porte coulissante pour les marchandises, un bâtiment central sur deux niveaux faisant salle d’attente au rez-de-chaussée et l’habitation du chef de gare, avec sa famille, à l’étage. Également des bureaux, et des « WC » extérieurs. Revendues à des particuliers ou aux communes, elles ont connu des fortunes diverses, certaines ont carrément disparu.

1 Pont-à-Marcq :
Sans surprise, la gare se situait… place de la Gare. Le bâtiment est aujourd’hui une maison. À l’arrière, le nom Pont-à-Marcq apparaît encore, tout comme les traces de la marquise en verre à la limite du rez-de-2

2 : Tourmignies :
La gare se situait en fait à Avelin , près du restaurant Le Grill . La rue qui y menait s’appelait rue de la Gare… avant d’être renommée rue du Général-de_Gaulle. Le restaurant abritait un café qui permettait aux voyageurs de se réchauffer en hiver, en attendant le premier train de 5 heures 10. Il y avait trois ou quatre allers-retours quotidiens. La gare a été détruite dans les années 1970.

3 Mérignies :
L’ancienne gare est devenue un logement, plus visible de la rue de la Gaillarderie, d’où on peut remarquer encore la porte coulissante du local où étaient stockés les colis.

4 Bersée :
Rue Nestor-Longue-Épée, la commune a récemment posé une barrière à l’intersection de l’ancienne voie, en souvenir du PP. La gare est toujours là mais là encore, elle a été transformée en habitation. À l’arrière, subsiste la dernière pendule du réseau.

5 Faumont :
Située dans le Douaisis, la gare de Faumont s’intercalait entre celles de Bersée et Mons-en-Pévèle. Devenue médiathèque du village, ses trois bâtiments principaux sont toujours là.

6 Mons-en-Pévèle :
La gare, propriété communale, est restée « dans son jus », le temps ne semble pas avoir d’emprise sur elle. De sa hauteur un magnifique panorama se dégage, ceinturé d’arbres et de bois.

7 Thumeries :
Un embranchement privé raccorda en 1907 l’usine Béghin à la gare, rasée depuis ; elle se situait au niveau du terre-plein central actuel de la rue Coget

8 Moncheaux :
La plaine sportive a pris la place de la gare disparue. La ligne y atteignait son point culminant, à 73 mètres. Les retours se faisaient parfois poussifs, qualifiés par les usagers d’« ascension de la montagne » !

On peut reprendre à pied ou à vélo l’ancienne voie ferrée devenue Voie Verte et Voie du Sucre. Sur ce dernier tronçon ne subsistent que des maisons de garde-barrière à Raimbeaucourt et Roost-Warendin.

Josiane, toute une jeunesse passée dans une gare
En 1952, suite à sa nomination de chef de gare, Émile Turpein emménage dans la gare de Mons-en-Pevèle, accompagné de Germaine, son épouse et de ses filles, dont Josiane, qui avait alors quatre ans. Elle va y rester pendant 18 ans, elle nous raconte.

« Le confort était sommaire, avec un seul point d’eau à l’entrée de la cave pour tous les usages ! Pas de salle de bain ni de douche, des WC à l’extérieur, un petit poêle à charbon… Quand les hivers étaient rudes, le givre s’installait à l’intérieur des fenêtres des chambres, mais bon, on était à la campagne… On pouvait jouer, marcher sur les rails, sauter sur les traverses. Plus grande, j’aidais mon père en répondant au téléphone de la ligne annonçant les trains, ou en vendant les billets… La gare était toujours animée, sans parler du passage des Paris-Roubaix où la foule arrivait pour voir les coureurs. Mon père travaillait sans relâche, dès 5 heures du matin pour le premier train jusqu’à celui du soir, vers 20 heures, six jours sur sept. Le septième jour, il était alors remplacé par ma mère… comme le jour de mon mariage, qui s’est terminé par une fête à la gare avec les collègues amis, aux accents des pétards d’alertes lancés depuis une locomotive. Le PP était une belle et grande famille. J’ai vécu avec elle une enfance heureuse.